Épilogue
PrologueNaissance & intentionsParcoursCréationsPlanche photosLe cinéma des ÉgrégoresDatesLiensContact
Tous les théâtres ont raison, tous disent la vérité - sauf ceux qui se mentent.

Il faut réfléchir à la condition de l'homme par-delà les dramaturgies et comprendre, une fois pour toutes, que
toute réaction naît d'une action. Prétendre être subversif dans l'accomplissement de l'oeuvre artistique ne signifie
pas grand chose quand on oublie de l'être dans le cheminement.

Parce que c'est un art de l'illusion, le théâtre n'est pas l'art du mensonge. Et tout est là! Que signifie la sincérité dans une 
discipline qui jailit de l'indiscipliné?
Rien de pire, à nos yeux, que de banaliser la teneur et la portée d'un tel choix de vie. L'homme doit prendre toute
sa place dans la réalité d'une finalité aussi prétentieuse; faire battre devant d'autres le coeur d'une vie qui n'est
pas la vie mais une impression orchestrée, théâtralisée.

Voilà pourquoi dans notre compagnie, chacun est essentiel, chacun agit pour chacun, chacun a tort et a raison. 
Voilà pourquoi les artistes y sont aussi techniciens. Voilà pourquoi nous refusons de stigmatiser notre réflexion - l'actors 
studio n'a le monopole de rien et il ne suffit pas d'avoir trois idées pour être metteur en scène!

Parce que c'est un art de l'illusion, le théâtre n'est pas l'art du mensonge. 
Qui peut prétendre éveiller les publics quand on ne comprend pas ce que l'on montre? Qui peut prétendre divertir 
les publics quand le seul but est de se remplir les poches? Que vaut un théâtre populaire qui ne se joue que 
dans les grandes villes et dans les salles à la mode? 

Nous, nous jouerons partout et pour tous. Et si nous avons tous conscience que nos défauts et nos failles font 
de nous des gens ordinaires, c'est pour que notre théâtre ne le soit justement pas.

Car le plus important pour nous, c'est  la jubilation. La jubilation du jeu, la jubilation des corps, la jubilation de la cruauté, la 
jubilation du secret, la jubilation du refus...

Parce qu'en face, il y a peut être, dans ce mur vivant de spectateurs à venir, le désir d'une jubilation. Parce que ce mur est 
peut être moins un mur qu'une porte ou une fenêtre, et qu'à travers l'une ou l'autre, quelque chose peut passer, peut s'évader,
peut se répandre. Voilà pourquoi nos propos tiennent en une histoire et que cette histoire doit être vibrante, véritablement 
offerte à un public.

Parce que nous désirons que le public jubile, nous ne le tromperons pas. Parce que nous désirons que le public résonne, 
nous résonnerons nous-mêmes. Nous voulons pour tous une fête des sens, une fête complice et païenne, une fête douce, 
une fête barbare, une fête jubilatoire...

Cédric David
Épilogue