Je n'ai pas dit mon dernier mot .
Les jours se suivent et s'évaporent. 
Loin de mes terres, de mes rivages, 
j'avance, les yeux fermés, dans un 
champ d'orties et de belladones.
Les corps passent.
Ce qui est n'est pas. Qui a dit que les 
jambes sont faites pour marcher?
Une guerre éclate à quelques 
heures.
Je vous hais. Je serai le danger 
permanent. Je serai l'eau de la 
banquise. Je serai le coeur de la 
terre. Je franchis des espaces que tu 
ne soupçonnais qu'hier, et pourtant, 
déjà perdus. 
Je m'en remets à vous.
Où sont mes bras?
Hier j'ai vu un truc vachement 
chouette à la gare. Une tirelire en 
étain. 
Ne sois pas hautaine, tu pues sous 
les bras toi aussi.
C'est ainsi que, filante, l' étoile s'en 
est allée.
Je vengerai les lucioles.
Je ne ferai plus jamais à manger, 
c'est tout. C'est toi? Où es-tu? Si loin.
Je connais pas bien tu sais. Attends 
une minute. Voilà. Prends 
l'autoroute, par la bretelle, oui, et tu 
sors plus loin, trois échangeurs et 
puis la nationale direction... allô? 
Allô?
La neige va venir. Et toi, mister 
mélodie, qui es-tu?



Un projet de Cédric David proposé aux 
comédiens du Théâtre des Égrégores 
d'après des musiques de Laurent Andrieu 
et selon l'esprit et les lois du Haïku.
Elle a éclairé
à la lanterne des morts
le fil de ma vie

(Pièce Haïku)